Le métier de sage-femme

Le rôle fondamental des sages-femmes est bien connu dans l’accompagnement des grossesses et des accouchements : elles prennent en charge près de 80 % des naissances physiologiques en France.

Cependant, leurs compétences vont bien au-delà de la salle de naissance. Elles interviennent également dans la prévention, la contraception, la vaccination, le suivi gynécologique de routine, ainsi que dans la pratique de l’IVG, y compris instrumentale, depuis les récentes évolutions législatives.

Le métier

Assurer le suivi de grossesse jusqu’à l’accouchement 

La sage-femme suit médicalement la femme enceinte et son futur enfant, anticipe les éventuelles complications, prépare le couple à l’arrivée du bébé. Elle prend en charge la majorité des accouchements à l’hôpital en toute autonomie, et veille à la bonne santé du nouveau-né avec le soutien du personnel pédiatrique. En centre de PMI ou en maison de naissance, elle joue un rôle d’éducation, de suivi et de détection précoce des besoins médicaux ou sociaux.

Assurer le suivi postnatal 

Les semaines suivant la naissance sont cruciales : la sage-femme effectue un suivi global de la mère et du nourrisson, assure le soutien à l’allaitement, détecte les signes de souffrance psychique, et accompagne la récupération physique, notamment via la rééducation du périnée. Elle veille aussi au développement du lien parent-enfant et peut intervenir dans la prévention des troubles du post-partum.

Assurer le suivi gynécologique 

Elles suivent également les femmes tout au long de leur vie en bonne santé : bilans gynécologiques, contraception, détection des infections sexuellement transmissibles, IVG médicamenteuse ou instrumentale, etc. Elles peuvent aussi prescrire et renouveler certains traitements, et orienter vers un médecin en cas de diagnostic plus complexe.

Compétences requises

Des savoirs et des savoir-faire étendus

Leur cursus universitaire de cinq années leur confère une expertise solide en physiologie, médecine préventive, obstétrique, pédiatrie, psychologie et pharmacologie. Elles bénéficient d’une autonomie clinique et de compétences en prescription. La formation comprend des stages hospitaliers, de la simulation clinique, et des enseignements sur les dimensions éthique, relationnelle et sociale du soin.

Compétences relatives à la grossesse

Les sages-femmes accompagnent les grossesses normales, prescrivent examens et échographies (sous réserve de formation spécifique), préparent à la naissance, surveillent le travail et l’accouchement. En cas de pathologie, elles réorientent vers un médecin. Elles peuvent aussi intervenir dans la prévention des conduites à risque (tabac, alcool, stress) et proposer un suivi personnalisé.

Compétences en gynécologie de prévention 

Elles assurent le suivi préventif, conseillent sur la contraception (y compris chez les mineures, sans autorisation parentale), posent des dispositifs intra-utérins, effectuent des frottis, et participent au dépistage du cancer du col de l’utérus et des IST. Elles peuvent accompagner les premières règles, les troubles du cycle, la périménopause, et même intervenir dans les parcours de transition de genre.

Compétences en matière de vaccination

Elles sont habilitées à vacciner femmes, nourrissons et membres de l’entourage, selon la liste définie par la réglementation. Cette mission permet de renforcer la couverture vaccinale, notamment dans les zones sous-médicalisées ou pour des publics fragiles.

Compétences en orthogénie

Les sages-femmes peuvent réaliser des IVG par médicaments jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée, et, depuis fin 2023, par intervention instrumentale dans des conditions strictes et en établissement de soins. Elles assurent aussi l’accompagnement émotionnel et le suivi post-IVG.

Compétences en matière de PMA

Elles interviennent également dans les protocoles de procréation médicalement assistée, dans le respect des dispositions réglementaires. Leur rôle est de coordonner les différents examens, de réaliser des prélèvements, d’accompagner les femmes dans leur projet parental.

Lutte contre les violences

Actrices de proximité, les sages-femmes sont en première ligne pour détecter les violences conjugales ou sexuelles. Elles écoutent, orientent et peuvent émettre un certificat médical si besoin. Leur position centrale dans le parcours de soin en fait des interlocutrices précieuses pour prévenir, protéger et accompagner.

Sens du relationnel et grande stabilité émotionnelle

Confrontées à de nombreuses situations sensibles, les sages-femmes doivent faire preuve d’écoute, d’empathie, de recul et de discernement dans l’accompagnement des patientes et de leur entourage. Elles construisent une relation de confiance sur la durée, dans un contexte parfois intime ou vulnérable.

Endurance

Horaires irréguliers, travail de nuit, urgences : le métier demande une capacité d’adaptation et de résistance importante. Il exige aussi de la résilience face aux émotions fortes et aux rythmes soutenus, en particulier dans les services de maternité.

Trois lieux d’exercice

L’activité libérale en progression

Près d’une sage-femme sur trois exerce en libéral, une tendance en forte croissance. Ce mode d’exercice leur permet une plus grande liberté organisationnelle et une relation de proximité avec les patientes. Il implique également des responsabilités administratives et une grande autonomie.

En collaboration avec les médecins

Dans les établissements hospitaliers, elles travaillent de concert avec les différents spécialistes : gynécologues-obstétriciens, anesthésistes, pédiatres, etc. Cette coopération permet d’assurer une continuité des soins et une prise en charge adaptée aux besoins de chaque femme.

FAQ – Questions fréquentes sur les sages-femmes

Est-ce que les consultations sont remboursées ? 

Oui, elles le sont. Les séances pendant la grossesse et en post-partum immédiat sont couvertes à 100 %, puis à 70 % en dehors de cette période. La mutuelle prend souvent le reste à charge. La majorité des sages-femmes exercent en secteur 1, sans dépassement d’honoraires.

Est-ce que c’est réservé aux femmes enceintes ? 

Non, toutes les femmes peuvent consulter une sage-femme pour des besoins en gynécologie, contraception, IVG, accompagnement à l’allaitement, etc. Certaines sages-femmes proposent aussi des ateliers thématiques (portage, sommeil, retour à la sexualité, etc.).

Quelle est la différence avec un gynécologue ? 

Le gynécologue est un spécialiste médical traitant des pathologies. La sage-femme suit les femmes en bonne santé, dans une démarche de prévention et de soin global. Elle réoriente en cas de besoin vers un spécialiste.

Où trouver une sage-femme ?

Sur les annuaires officiels de santé (annuaire.sante.fr) ou via les plateformes de rendez-vous en ligne comme Doctolib. Certaines communes proposent aussi des permanences de sages-femmes en centre de santé ou en PMI.