Le cancer de la vessie est une maladie des cellules de la paroi interne de la vessie et qui se développe lorsqu’une cellule initialement normale se transforme, puis se multiplie pour former un amas de cellules anormales qu’on appelle une tumeur.
Contraitement au cancer du rein ou de la prostate, les symptômes du cancer de la vessie sont plus visibles et peuvent se manifester par de l’hématurie ainsi que des troubles urinaires.
Qu’est-ce qu’un cancer de la vessie ?
Le cancer de la vessie est une maladie des cellules de la paroi interne de la vessie et qui se développe lorsqu’une cellule initialement normale se transforme, puis se multiplie pour former un amas de cellules anormales qu’on appelle une tumeur.
Lorsqu’il n’est pas traité le cancer de la vessie, la tumeur s’étend au muscle de la paroi vésicale, l’infiltre, puis se propage sur les organes voisins. De plus, des cellules cancéreuses peuvent aussi se détacher de la tumeur et s’étendre vers d’autres organes ou tissus, formant des métastases.
Le cancer de la vessie est le 7ème cancer le plus fréquent en France.
- Les hommes dans plus de 80 % des cas ;
- Les personnes âgées de plus de 50 ans (au moment du diagnostic, l’âge moyen est de 70 ans).
Quels sont les symptômes d’un cancer de la vessie ?
Le symptôme qui permettent d’identifier le plus souvent un cancer de la vessie est la présence de sang dans les urines appelée hématurie. En général, l’hématurie n’est pas pas accompagnée de fièvre et elle peut :
- se révéler plus ou moins abondante (urines de couleur rosée à rouge vif, selon l’importance du saignement) ;
- être présente tout au long de la miction (du début à la fin du jet) ou seulement à la fin ;
- survenir par intermittence (les urines sont claires certaines fois, et d’autres fois elles contiennent du sang).
Des troubles urinaires peuvent aussi apparaître :
- besoins urgents d’uriner ;
- envies fréquentes d’uriner ou pollakiurie ;
- brûlures en urinant ;
- difficultés à uriner ;
- douleurs du bas du ventre ou du dos.
Ces symptômes sont beaucoup plus rares au début de la maladie, leur présence en dehors de l’existence d’une infection urinaire et leur persistance doivent conduire à la réalisation d’examens.
En revanche, il est important de consulter son médecin traitant en présence de toute hématurie (quelle que soit sa nature) ou de troubles urinaires. En effet, en cas de cancer de la vessie, la détection précoce de la maladie augmente considérablement les chances de guérison du cancer de la vessie.
Quels sont les facteurs favorisant le cancer de la vessie ?
Le cancer de la vessie est favorisé par divers facteurs identifiés.
Le tabagisme
Le tabac est à l’origine de plus de 50 % des cancers de la vessie chez l’homme et environ 40 % chez la femme. Le risque de développer ce type de cancer est 3 fois plus important chez les fumeurs que chez les non fumeurs car les composés toxiques du tabac sont éliminés par les reins, dans les urines via la vessie.
Il est lié :
- à la quantité cigarettes fumées chaque jour ;
- à la durée du tabagisme ;
- à l’âge de début du tabagisme.
Plus le tabagisme est important ou ancien, plus le risque de développer un cancer de la vessie est important.
L’exposition professionnelle à des substances toxiques
Certains produits employés en milieu professionnel augmentent le risque de cancer de la vessie. On estime que l’exposition professionnelle provoquerait 5 % des cancers de la vessie. Le tabac reste la principale source d’exposition.
Les amines aromatiques
Les amines aromatiques sont des composés chimiques utilisés dans la fabrication des cosmétiques, des produits pharmaceutiques, des pesticides, des colorants, des matières plastiques, dans l’industrie du caoutchouc et que l’on retrouve dans le tabac. Des mesures de restriction ont été prises sur les produits courants comme les textiles, l’alimentation, les cosmétiques. Cependant, certaines amines aromatiques sont encore utilisées comme durcisseurs de résines dans des entreprises de l’industrie du plastique ou du caoutchouc.
Les professions les plus concernées sont dans les domaines suivants :
- industrie des colorants, du caoutchouc, de la plasturgie, du textile, du cuir, des pesticides, de l’imprimerie ;
- fabrication et utilisation d’encres et de peintures ;
- coiffure et esthétique (contact avec des produits cosmétiques) ;
- recherche utilisant ces produits.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont des composés chimiques toxiques qui proviennent de la combustion incomplète de matières organiques diverses, comme les carburants ou le tabac. Ces substances sont présentes dans l’industrie du goudron, des pneumatiques ou du textile.
Ce polluant peut être présent :
- dans l’air ambiant (fumée du tabac et gaz d’échappement des véhicules),
- l’eau ou les aliments (accumulation du polluant sur les végétaux, dans l’eau et dans la viande et poisson lors des la cuisson au feu de bois).
Les professions plus particulièrement exposées sont dans les domaines suivants :
- fonderies d’acier et de fonte ;
- métallurgie ;
- revêtements de route ;
- revêtements de tuyaux ;
- traitement du bois ;
- transformation du charbon ;
- ramonage.
Bien que la production et l’utilisation de ces substances sont aujourd’hui sévèrement règlementées, la manipulation de ces substances peut vous exposer à un risque de cancer de la vessie.
Comment réaliser le diagnostic d’un cancer de la vessie ?
Tout d’abord une consultation avec votre médecin traitant constitue la première étape pour établir le diagnostic d’un cancer de la vessie. Il vous interroge sur vos antécédents personnels (tabagisme, exposition professionnelle) et familiaux ainsi que sur d’éventuels symptômes, comme la présence de sang dans les urines ou des troubles urinaires.
Un bilan est réalisé à la suite de plusieurs examens et en coopération avec une équipe médicale (radiologue, urologue, anatomopathologiste).
Examen cytobactériologique des urines (ECBU)
L’examen cytobactériologique des urines est toujours réalisé. Il permet de confirmer la présence de sang dans les urines, à rechercher la présence de cellules tumorales et d’une éventuelle infection urinaire, qui pourrait expliquer le saignement.
Echographie de l’appareil urinaire
L’échographie abdomino-pelvienne examine la vessie, les reins et les voies urinaires et sert à visualiser des images suspectes au niveau de la paroi de la vessie.
Cystoscopie
La cystoscopie est réalisée à l’aide d’un tube souple équipé d’une mini-caméra. Le fibroscope est introduit dans l’urètre pour explorer l’intérieur de la vessie. Menée sous anesthésie locale, la cystoscopie permet de localiser la tumeur et d’en identifier la taille et l’aspect.
Dans le cas ou un cancer de la vessie est fortement suspecté à l’échographie, la cystoscopie est remplacée par la résection transurétrale de vessie.
Résection transurétrale de la vessie
La résection transurétrale de la vessie consiste à retirer les tissus suspects au cours d’une endoscopie de la vessie.
L’intervention chirurgicale est effectuée sous anesthésie générale ou localisée. Le chirurgien urologue introduit dans la vessie, par l’urètre, un tube souple muni d’une caméra et du matériel chirurgical utile à la résection.
Après l’intervention, des difficultés à uriner, des douleurs au cours de la miction et du sang dans les urines sont présents pendant quelques jours.
Examen anatomopathologique
Les tissus prélevés grâce à la résection transurétrale de la vessie sont étudiés au microscope pour déceler d’éventuelles anomalies des cellules. Cet examen anatomopathologique est fondamental pour permettre de choisir le traitement le plus adapté et identifie :
- le type de la tumeur : dans plus de 90 % des cas il s’agit d’un carcinome urothélial. Dans 5% des cas il s’agit de carcinome épidermoïde ou d’adénocarcinome ;
- son extension ou stade de la tumeur : infiltration ou non du muscle de la vessie, progression de la tumeur ;
- sa vitesse d’évolution.
Comment traiter le cancer de la vessie ?
Le traitement à suivre dans le cas d’un cancer de la vessie est toujours déterminé au cas par cas et peut être abordés de différentes manières selon les caractéristiques de ces derniers. En effet, l’état de santé général du patient, le type de cancer, l’âge, les caractéristiques de la tumeur, ainsi que la présence éventuelle d’anomalies à la prise de sang sont à prendre en compte dans le choix du traitement. Dans tous les cas le choix définitif d’un traitement tient compte de l’avis du patient et nécessite son accord.
Le patient atteint d’un cancer de la vessie est soigné dans un service spécialisé en urologie ou en cancérologie, au sein d’une structure habilitée. Le médecin traitant collabore avec une équipe pluridisciplinaire. Celle-ci comprend :
- un chirurgien ;
- un oncologue ;
- un radiothérapeute ;
- un psychologue ;
- des infirmiers ;
- une assistante sociale ;
- un tabacologue (spécialiste de l’arrêt du tabac).
Les traitements du cancer de la vessie avec conservation de la vessie
Dans le cas ou le cancer est détecté de manière précoce et qu’il n’a pas progressé trop profondément dans la paroi de la vessie ni infiltré le muscle vésical, la solution de conserver la vessie est envisagée.
Deux traitements, parfois associés, sont alors proposés :
Résection transurétrale de la vessie
Dans tous les cas cette intervention chirurgicale est réalisée pour établir le diagnostic d’un cancer de la vessie. Parfois, elle représente aussi l’essentiel du traitement, en particulier si le cancer est peu évolué : le chirurgien enlève tout simplement les tissus cancéreux.
Dans certains cas, une seconde résection transurétrale peut venir compléter la première dans un délai de quelques semaines.
Instillations vésicales
Elles consistent à injecter dans la vessie un liquide contenant de la mitomycine C, substance toxique pour les cellules cancéreuses ou du BCG (bacille de Calmette et Guérin), utilisé comme une immunothérapie.
Les instillations vésicales complètent souvent la résection transurétrale de la vessie, pour réduire le risque de récidive. Elles sont réalisées après la résection transurétrale de la vessie, puis répétées pendant plusieurs semaines. Ces injections ne nécessitent ni anesthésie, ni hospitalisation.
Elles peuvent être responsables d’effets secondaires, variables selon le produit utilisé : cystite, réaction allergique de la peau, envie fréquente d’uriner, difficulté à uriner…
Les traitements du cancer de la vessie avec ablation de la vessie
Dans le cas ou le cancer est à un stade avancé, c’est à dire qu’il a infiltré la paroi ainsi que le muscle vésical une ablation complète de la vessie (ou cystectomie totale) est préconisée.
Cystectomie totale ou plus rarement partielle
Cette intervention consiste à retirer entièrement la vessie et les ganglions lymphatiques voisins. Elle est complétée par l’ablation d’autres organes :
- chez la femme, on enlève aussi l’utérus, les trompes, les ovaires et la paroi antérieure du vagin ;
- chez l’homme, on ôte également la prostate et les vésicules séminales.
Selon les cas, l’urètre est aussi retiré, ou laissé en place.
Une chimiothérapie vient compléter l’intervention chirurgicale. De manière générale elle est le plus souvent réalisée avant l’intervention chirurgicale, mais peut parfois être réalisée après. La chimiothérapie utilisée pour traiter les cancers de la vessie repose le plus souvent sur plusieurs médicaments, administrés en plusieurs cures.
Dans de rares cas, l’ablation de la vessie n’est que partielle : c’est la cystectomie partielle.
Quelles sont les conséquences de l’ablation de la vessie ?
Après avoir enlevé la vessie, le chirurgien crée un nouveau moyen d’évacuation des urines. Celles-ci peuvent être dérivées :
- dans une poche accolée à la peau, grâce à une petite ouverture de la paroi abdominale appelée stomie (le plus souvent un segment de tube digestif est interposé entre les uretères et la peau) ;
- vers une nouvelle vessie (ou « néovessie ») fabriquée par le chirurgien à partir d’un segment d’intestin, et qui jouera le même rôle que l’ancienne. Cette technique est applicable si l’urètre a été laissé en place.
L’équipe médicale propose à chaque patient la méthode la plus appropriée à sa situation.
Suivi du traitement
Après la phase des traitements initiaux, un suivi est mis en place et à deux objectifs.
Dans un premier temps, mettre en œuvre le support nécessaire pour le suivi et la prise en charge du traitement contre le cancer et de favoriser le retour à une qualité de vie normale. Cela comprend la détection et la gestion d’éventuels effets indésirables/secondaires liés aux traitements, ainsi que tous les soins et soutiens complémentaires dont le patient peut avoir besoin pendant et après le traitement comme une aide psychologique pour lui-même ou ses proches, un accompagnement social, etc.
Dans second temps, surveiller la survenue éventuelle d’une récidive de la maladie, c’est-à-dire la réapparition de cellules cancéreuses, au même endroit ou dans une autre région du corps. Des consultations ainsi que des examens sont programmés régulièrement selon un rythme adapté à la situation du patient.
Actions bénéfiques pour lutter contre le cancer
Pendant le parcours de soins, l’arrêt du tabac est toujours bénéfique et fortement recommandé. Il influence positivement la tolérance aux traitements et le pronostic de la maladie, peu importe si votre cancer ait été diagnostiqué il y a longtemps ou tout récemment.
La pratique d’une activité physique adaptée contribue également à améliorer votre qualité de vie en plus de stimuler et faciliter la réponse de votre organisme aux traitements.
Dans certains cas il peut être recommandé d’avoir un accompagnement nutritionnel pour prévenir, dépister et traiter une dénutrition qui pourrait être causée par le cancer.