L’incontinence urinaire est la perte involontaire des urines par l’urètre. Ce problème de « fuites urinaires » est fréquent et augmente avec l’âge. De nombreuses causes et facteurs de la vie peuvent être à l’origine d’une incontinence urinaire.
Qu’est-ce qu’une incontinence urinaire ?
L’incontinence urinaire se caractérise par une perte involontaire et incontrôlable d’urines par les voies naturelles. On parle aussi de perte involontaire des urines ou de fuites urinaires.
Quels sont les symptômes d’une incontinence urinaire ?
Les symptômes d’une incontinence urinaire résultent d’une perte urinaire involontaire et incontrôlable variable : de quelques gouttes faisant parler de fuite urinaire ou de la totalité des urines contenues dans la vessie.
La majorité des personnes confrontées à l’incontinence urinaire n’osent pas en parler à leur médecin traitant. Pourtant, il est important d’aborder le sujet avec lui dès l’apparition des symptômes car des traitements efficaces sont possibles.
On distingue plusieurs types d’incontinences urinaires :
L’incontinence d’effort
L’incontinence d’effort, la plus fréquente, se caractérise par une fuite involontaire des urines et non précédé par un besoin d’uriner, elle survient à l’occasion d’un effort : saut, soulèvement de charges ou de toute activité qui augmente la pression abdominale mais également lors d’efforts moindre comme la toux ou le rire.
Elle représente 40 % des cas d’incontinences urinaires.
L’incontinence par hyperactivité
L’incontinence par hyperactivité de la vessie, se caractérise par une fuite involontaire des urines, précédée d’un besoin urgent et incontrôlable d’uriner (besoin impérieux, envie pressante d’uriner) et survient au repos et/ou la nuit en dehors de tout effort.
Elle représente 10 % des cas d’incontinences urinaires.
L’incontinence mixte
L’incontinence mixte associe les deux types d’incontinence précédemment énoncé, ainsi que leurs symptômes.
Elle représente 50 % des cas d’incontinences urinaires.
Quels sont les causes des fuites urinaires ?
Il existe de nombreuses causes aux fuites urinaires.
Les causes de l’incontinence urinaire d’effort
Les fuites urinaires survenant lors d’efforts sont fréquentes :
- dans les suites d’une grossesse multiple ou d’accouchement difficile (assisté par ventouse ou forceps) ou compliqué (déchirure périnéale…) ;
- en cas de prolapsus génital chez la femme ;
- après une chirurgie de la prostate pour adénome de la prostate ou cancer de la prostate chez l’homme ;
- après toute intervention chirurgicale de l’abdomen ou du petit bassin.
Les causes de l’incontinence urinaire par hyperactivité de la vessie
L’incontinence urinaire par hyperactivité de la vessie est observée lors :
- d’une cystite aiguë ou d’une pyélonéphrite aiguë ;
- de cancer de la vessie ;
- de séquelles de radiothérapie du bassin (cystite radique) ;
- d’un rétrécissement de l’urètre ;
- de l’augmentation du volume de la prostate chez l’homme : cancer de la prostate, adénome de la prostate ;
- d’une maladie neurologique, comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, la paraplégie ou les démences comme la maladie d’Alzheimer.
Quels sont les facteurs favorisant l’incontinence urinaire ?
Incontinence urinaire et âges de la vie
Des fuites urinaires sont observées :
- au cours de la grossesse : l’incontinence urinaire est fréquente et s’aggrave au cours de la grossesse (entre le 1er et le 3ème trimestre), puis disparaît le plus souvent spontanément après l’accouchement ;
- après la ménopause (en raison de la chute hormonale oestroprogestative) ;
- lors du vieillissement, aussi bien chez l’homme que la femme.
Incontinence urinaire et état de santé
Certaines situations accentuent le risque de fuites urinaires :
- le surpoids et l’obésité ;
- la constipation chronique ;
- la toux chronique ;
- la prise de certains médicaments, surtout si la personne en prend plusieurs (par exemple des diurétiques, des sédatifs…)
Incontinence urinaire et mode de vie
Au quotidien, le risque de fuites urinaires est augmenté :
- en cas d’erreurs hygiéno-diététiques : consommation excessive de liquides, de caféine, d’alcool, de tabac… ;
- une activité physique perturbée :
- réduction de la mobilité due à une maladie physique ou psychique ;
- activité physique intensive et en particulier pratique de sports qui provoquent des pressions répétées sur le périnée (haltérophilie, marathon, trempoline…)
Comment réaliser le diagnostic d’une fuite urinaire ?
Dès les premières fuites urinaires, il est important de consulter son médecin traitant.
Le médecin traitant interroge son patient sur :
- l’ancienneté, les circonstances de survenue de l’incontinence urinaire, le nombre d’épisodes quotidiens et l’abondance des fuites urinaires ;
- l’existence d’autres troubles urinaires comme une envie fréquente d’uriner ou pollakiurie, des difficultés à vider sa vessie (besoin de pousser pour vidanger sa vessie) ;
- le retentissement de son incontinence urinaire sur sa qualité de vie ;
- le nombre de grossesses et les circonstances d’accouchement ;
- ses autres problèmes de santé (maladies chroniques, interventions chirurgicales…) ;
- les traitements suivis ;
- ses habitudes de vie.
Après l’examen du patient, le médecin peut lui proposer de tenir un calendrier mictionnel sur une période de deux à trois jours (pas obligatoirement consécutifs). L’objectif est d’estimer la fréquence et les circonstances d’apparition des fuites urinaires. La personne y mentionne :
- combien de fois elle a uriné en 24 heures et à quels moments,
- le volume d’urines émises,
- le nombre de fuites urinaires et leur circonstances de survenue,
- les circonstances qui ont déclenché l’envie d’uriner…
Le médecin peut également demander un bilan complémentaire :
- un examen des urines par bandelette urinaire et/ou un examen cytobactériologique des urines (ECBU) à la recherche d’une cystite,
- et d’autres examens :
- une échographie abdomino-pelvienne examinant la vessie, les reins et les voies urinaires,
- bilan urodynamique…
De plus, il coordonne, si besoin, le bilan et le suivi avec les autres professionnels de santé (urologue, radiologue, gynécologue, kinésithérapeute…)
Comment traiter l’incontinence urinaire ?
Le médecin traitant choisit le traitement en concertation avec son patient, et en prenant en compte la cause de l’incontinence urinaire, le type d’incontinence et la gêne ressentie.
D’autres professionnels peuvent intervenir dans la prise en charge thérapeutique : gynéco-obstétricien, rééducateur, sage-femme, urologue.
La correction de la maladie en cause dans l’incontinence urinaire ou des facteurs favorisant les fuites urinaires est indispensable.
L’existence de traitements efficaces permet d’améliorer nettement les symptômes de l’incontinence et la qualité de vie du patient.