Le prolapsus génital ou génito-urinaire correspond à ce que l’on appelle, en langage courant, une « descente d’organes« . C’est une maladie de la femme favorisée par les accouchements nombreux et difficiles, la ménopause…. Au quotidien, le prolapsus génital peut se révéler gênant et inconfortable.
Qu’est-ce qu’un prolapsus génial ou « descente d’organes » ?
Le prolapsus génital ou génito-urinaire appelé couramment « descente d’organes » se caractérise, chez la femme, par le glissement vers le bas, dans le vagin, d’un ou plusieurs organes pelviens (situés dans le bassin). Ceux-ci appuient et déforment la paroi vaginale, jusqu’à s’extérioriser au-delà de la vulve. Le prolapsus est transitoire ou permanent.
Les organes pelviens concernés par le prolapsus sont :
- l’utérus (hystérocèle) ;
- la vessie (on parle alors de cystocèle) ;
- et plus rarement le rectum (rectocèle).
On estime qu’environ 40% des femmes, au-delà de 45 ans, présenteront un prolapsus plus ou moins évolué et constaté lors d’un examen gynécologique. La plupart seront peu symptomatiques et un peu plus de 10% d’entre eux conduiront à un geste chirurgical.
Comment survient le prolapsus génital ?
Lorsque le plancher pelvien ou les ligaments se relâchent ou se distendent, les organes pelviens descendent alors peu à peu. Au début, ils appuient simplement sur la paroi vaginale, puis ils la déforment jusqu’à parfois sortir en dehors du vagin. Ce glissement vers le bas d’un organe ou d’une partie de celui-ci est appelé prolapsus génital ou génito-urinaire selon les organes concernés.
Le prolapsus génito-urinaire est essentiellement une maladie de la femme. Les femmes peuvent être concernées à tout âge, mais la fréquence des prolapsus augmente avec l’âge.
Le risque qu’une femme soit opérée d’un prolapsus ou « descente d’organes » au cours de sa vie est de 11 à 19 %.
Chez l’homme, la survenue d’un prolapsus est possible après une chirurgie du rectum, mais elle reste exceptionnelle.
Dans la plupart des cas, les prolapsus génito-urinaires sont favorisés par différents épisodes de la vie.
En général le prolapsus génital n’est pas une cause unique mais un ensemble de facteurs qui favorise la descente d’organes, parmi ces facteurs on peut retrouver :
- Le nombre de grossesse et les modes d’accouchement
- L’âge (particulièrement la ménopause)
- Certains antécédents chirurgicaux
- Des facteurs individuels de solidité des tissus conjonctifs liés à la morphologie et aux influences familiales
- Toutes les situations responsables d’hyperpression intra-abdominale prolongée ou répétée sur le périnée : constipation ou toux chronique, obésité, travail physique, constipation sévère et chronique ou pratique intensive de certains sports.
Quels sont les symptômes d’un prolapsus génital ?
Le symptôme principal quasi constant est la sensation d’une boule vaginale ou d’une pesanteur apparaissant en position debout, augmentée par les efforts et disparaissant en position allongée.
La boule devient palpable lors des toilettes puis visible lorsqu’elle s’extériorise au-delà de l’orifice vulvaire.
Elle peut nécessiter des manœuvres de réintroduction dans certaines circonstances.
Cette pathologie peut également être responsable de symptômes variés :
- Vaginaux ou vulvaires : pertes, brûlures, démangeaisons ou saignements
- Urinaires : difficultés à l’évacuation des urines, augmentation de la fréquence ou de l’urgence des mictions, diverses modalités de fuites
- Rectaux : difficulté à l’évacuation des selles, constipation, urgence fécale et parfois incontinence
- Sexuels : appréhension et gêne psychologique aux rapports, hypo sensibilité personnelle ou du partenaire, plus rarement douleurs
- Psychologiques : anxiété, dépression, sentiment de dévalorisation et de perte d’assurance, désocialisation
Comment se déroule l’examen d’un prolapsus génital ?
L’examen clinique est réalisé en position gynécologique standard, vessie pleine puis vide avec l’utilisation d’un speculum. Diverses mesures et des touchers pelviens sont réalisés pour évaluer la position et la mobilité de chaque organe, puis d’établir une classification du prolapsus dont les formes sont variables d’une personne à une autre.
Examen complémentaire
Des examens complémentaires pourront être demandés ou réalisés par le praticien pour affiner le diagnostic :
- Débitmètrie : geste non invasif appréciant la capacité de la vessie à se vider correctement.
- Profilométrie et cystomanométrie : mesure de pression intra-vésicale à l’aide de sondes de petit calibre vérifiant l’absence de pathologie qui pourrait avoir une influence sur la décision thérapeutique.
- Échographie pelvienne par voie endovaginale : recherche de pathologie utérine ou ovarienne indépendante du prolapsus mais qui pourrait nécessiter un traitement spécifique.
- IRM pelvienne dynamique : examen radiologique indolore mais peu agréable qui n’est utile que dans les formes complexes ou récidivées, ou si on suspecte un prolapsus rectal associé.
- Manométrie et échographie anorectale : uniquement en cas d’incontinence anale.
Quels sont les traitements d’un prolapsus génital ?
A la suite du bilan avec votre praticien, différentes prises en charge pourront vous être proposées :
Traitement médical
Le traitement médical pour les prolapsus peu évolués et sans grand retentissement sur la vie quotidienne. Le but sera de réduire la sensation de boule vaginale, l’inconfort pelvien, les symptômes associes et de permettre de vivre avec son prolapsus.
- Conseils hygiéno-diététiques
- Rééducation abdomino-périnéale spécialisée
- Oestrogénothérapie vaginale intensive et prolongée
- Electro-stimulation tibiale postérieure (TENS)
- Médicaments de la famille des anticholinergiques
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical pour corriger l’anatomie des prolapsus les plus évolués et perturbant la vie quotidienne du patient, l’objectif de ces interventions chirurgicales est de remettre et de maintenir en place les organes pelviens.
- Le pessaire : dispositif intravaginal amovible qui empêche la descente des organes
- Une ablation de l’utérus ou de ses annexes s’ils sont pathologiques ou gênants
- Une bandelette sous urétrale pour corriger des fuites urinaires d’effort
- Une réfection périnéale en cas d’ouverture excessive et gênante de la vulve et du vagin
- Une suspension du rectum en cas de prolapsus intra-anal
La prise en charge d’un prolapsus génital doit être adaptée au ressenti, des antécédents et du mode de vie du patient. Pour ces différentes raisons, elle nécessite une étude rigoureuse suivi de plusieurs consultations et d’une prise en charge spécialisée.